![]() | ![]() |
photo © Jean-François Chalut Livres en Folie, Pétion-Ville, 2000 |
Après de brèves études à l'Université Libre de Bruxelles et à l'Université de Lille en France, il retourne en Haïti le 10 juillet 1986 à la chute de Jean-Claude Duvalier. (Inscrit en classe terminale et aux facultés étrangères comme Dominique Batravil, c'est sous cette orthographe qu'il publie ses premiers recueils de poésie.) Batraville est surtout connu pour son travail de journaliste et de critique d'art. Il rejoint l'équipe du quotidien centenaire haïtien Le Nouvelliste en 1988 comme critique littéraire, collaborant ainsi au journal jusqu'en 2003. L'écrivain Batraville, amoureux de la marche à pied, aime également l'athlétisme, le football et le tennis ; depuis 2004, il rédige des chroniques sportives pour Le Nouvelliste. Il collabore également à l'hebdomadaire Haïti en Marche à partir d'octobre 2003 et au magazine Vues d'Haïti dès septembre 2004. Il anime la chronique litteraire « À Haute voix » depuis 2003 sur Mélodie FM, station relayée par Radio Soleil d'Haïti de New York.
Son œuvre est assez variée : de recueils de poésie aux contes pour enfants en passant par une nouvelle inédite, « Potre van lan sèvolan lakansyèl », récompensée par le Prix Sony Rupaire en Martinique en 1997. Quelques textes comme Kantik devanjou ont été traduits en espagnol, en anglais et en portugais.
Par ailleurs, son géolibertinage comme dirait Depestre n'arrange pas l'excentricité de Batraville ou peut-être, l'un a-t-il occasionné l'autre. De la France aux Antilles, de la Suisse aux États-Unis, du Canada à la Guyane, il voyage soit pour recevoir des prix, soit pour des tournages. Édifié loin des inepties officielles et refusant lui-même tout conformisme de droit, Batraville passe souvent pour un hors-la-loi, un de son temps, ce qui rend son œuvre encore plus sceptique ou plus fascinante. La nomenclature et la bureaucratie lui font peur et en vrai poète, il leur préfère le rêve et l'imprévisible.
Parallèlement à ce travail de journaliste de la presse écrite et d'écrivain, Dominique Batraville a participé à une dizaine de films belges, français et suisse. Dans Royal Bonbon de Charles Najman (Prix Jean Vigo 2002), par exemple, il joue le rôle principal du roi Chacha. On trouve le comédien également dans L'évangile du cochon créole de Michelange Quay (sélectionné à Cannes en 2004), La triste fin de Blaise St Christophe de Marc Barrat et Toussaint Louverture, Haïti et la France, réalisé par Laurent Lutaud.